Erin daen Hithaeglir
par Thorsten Renk

 

 

Thorsten Renk, k'auteur du Sindarin Course sur notre site web, a envoyé ce texte intéressant. Il écrit: Il y a quelques temps, j'ai écrit une courte histoire en Sindarin (Erin daen Hithaeglir) basiquement une preuve du concept que le Sindarin comme langage peut réellement être utilisé à d'autres fins que poétiques. Je pense que cela donne plutôt bien. Une traduction (plutôt libre) est donnée ci-dessous, et j'ai transcrit la chose entière en tengwar également. Le fichier PDF peut être trouvé ici.

 

 

Texte Sindarin :

 

Erin daen Hithaeglir

Sa uial en-aur, dan ú-thiant Anor. Ar ring im i daen, ring sui ne thrîw. Ereb i hűl brestant loss a echant gaint uir-eden. Tailf e-heleg thiliant 'lan a dhínen. In imlaid thianner sui iâ e-dúath. Na vedui lastannen nad nedh dhîn; tâd edain i mudasser amvaded i orod, benn a bess nith.

Darel, i vess bent nan benn: 'Daro, boe darthad enni, Edryn.'
'Mae, Gwendolyn. Dan ú-balan nan daen vrannwain.'
'Tiro in imlaid 'aladhremmin nuin gwath en-fuin. Ar hîth gelebren en-aur. Bain.'
'Mae. Dan pelin cened osp a noer nan mbar vîn. In yrch lachar gair en-gwaith vîn.'
'Uireb i ndeigor drastar hîdh en-amar. Man lű telitha i meth i-ndeigor hin?'
'Ae hirim i naid i aníram nan daen hen, telitha i veth aen. Amvedim ad?'
'Tellim nan had hen a chired i ngolu thurin in-eryd, dan gerin drass.'
'Garo estel, Gwendolyn! Hiritham.', pent Edryn a adcheriant baded.

Amvadel Gwendolyn renn i nagor 'ortheb nan girith neder oer io.
Na vinui tellir siniath o gebil ú-belain na Ordd, bâr dîn, aphadol tellir
edain chernennin i mronner i auth in yrch anglennol. Nan meth toll
gwanod in edhil toged dulu in edain.

Gwendolyn renn i nîf alfirin in edhil, gael sui Anor. Pennir nan ierwain Ordd, pennir o hauth ar o duir e-duath o amrűn, o nguldur ar o neigor in edhil dan i thuir hin. Ar edain od Ordd mabanner 'rynd, ich ar naim am maethad dan i chyth anglennol. Nan meth glamhoth dellir o thalath. Cíniel in yrch in edain od Ordd darthanner dholen.

Ar Gwendolyn renn i dharthad. Aul. Gostol darthant, min gaim vagol iaur, ú-bolel maethad. Auriel elleth toll, ar pent bith en estel, dan Gwendolyn hen ú-lastant.

Nan meth in yrch dellir. Pilin revianner, ar lastant 'lam a nallad e-hernennin. Bragol Auriel vaethant, a Gwendolyn ú-'arn lű nauthad. Orthant i vagol în ar i amar thiant sui ael en-iâr.

Gwendolyn ú-renn i nagor, dan renn Auriel dangen, i nîf dîn vain alfirin 'waur mi moth. Ar mellyn rim firnir. Berianner Ordd hi, dan istant yrch edhrim telithar aen.

Na aur aphadol gwaith bain govanner min gar en-iarwain an athrabeth. Dan pídiel o naid rim ú-chirnir nangweth. Na vedui Gwendolyn, Edryn a gwanod dithen in gwaith bennir na Morvyn, bess idhren, i guiant ereb min dawar. Nef fuin anglenner i gar dithen garel daus.

'Ce farn rim.', lastanner i lam Morvyn e char. 'Ereb neled pelir minnad.'
Ar ereb Gwendolyn a tâd biss verthanner minnad. Min gar nostanner helaib a osp aer. 'Amma tellich?' Morvyn bent.
'Tellim al lastad man pelim cared ae in yrch athelithar.', pent Gwendolyn.
Morvyn dharthanner nauthol. 'I thuir in-eryd istar nangweth aen.',
pent lhossui. Tolthant galph a cenn nan nen dhűr.
Gwendolyn dharthant. Na vedui Morvyn bent na lam brestannen:

'Io anann i thuir in-eryd berianner i 'waith vîn. Dan sír ú-cheniam in eryd, ú-amvedim i thaen ar ú-lastam i lam i-sern. Boe echaded 'wain i 'wedh iaur ammen. Boe baded nan daen vrannwain.'

'Man berthatha baded?', pent Rhianna. 'Sa ethuil, delib idh raith ar ae amvedim hi pen fîr aen.' - 'Dan boe baded hi.', Morvyn bent.
'Nan daen túliel, man boe cared?', pent Rhianna. 'ú-iston.', Morvyn bent.
'úben ista. Hirithach ennas.'

Caun Edryn meth idhor Gwendolyn o naid 'wainn. O thaen ovras e-loss dannant. Lint Gwendolyn i raph în tangant nan gond. Mathant loss ring a hűl danc i rithant hen nan iâ. Bragol i raph narchannen. Na 'alu gant harn a bronnen i loss dhannol. Giriel cenn nan nűr.
'Ce harnen?', pent Edryn or sen. 'ú-charnen.', aun i nangweth.
'Dan goston. Ae ú-nallannech aen, dannen. Sui Olwen dannant.'

Gwendolyn renn dhant Olwen. Sa enedh en-fuin. Nallant thent, aphadol am 'land en-iâ gwannant. Ereb loss dhinen dannant ú-brestannen. Tâd adbanner am.

Garel loss ring nan lebid în na vedui tellir nan daen vrannwain. Anor ú-orthant, dan aur anglennant lint. Edryn genn nan gâw e-heleg a e-loss.

'Si úben!', nallant. 'Man boe cared hi ammen? Tellim nan had hen, Olwen firn, dan hirim ereb loss! Mas i lam i-sern?'

Gwendolyn dharthant, i rainc în girnir. Anírn lostad an uir, a nallad Edryn thiant ben-ind. Mathant i loss ring nuin dail în. Anor víthant i 'land Amar, a taen belain thiliant na aur vinui. Ar bragol mathant îdh chall a hîdh.


'ú-cheniach, Edryn?', pent Gwendolyn.
'In eryd uireb, yrch a cyth o Thrűn hain ú-drastar. I galad Anor, i
thiliad e-loss - i dhúath ú-bôl orthored hain - bronathar.'
'Dan gwaith ú-vronathar, Gwendolyn. Gwaith vín firithar, ir in yrch telir.'
'Boe geliad i ngolu in-eryd an gwaith vín. Ir in yrch anglennar, boe
baded na imlaid dhelin. Ennas in eryd veriathar ven. Boe gwaith
vín sui eryd - i loss dhanna ned thrîw, i loss 'wanna ned laer, dan
ú-drasta in eryd. Yrch an gwaith vín sui loss an eryd.
In yrch ú-drastathar ven ae cerim i naid hin.'
'Sen ben-ind. Yrch ortherithar Ordd a lachathar naur veleg.'
'Lachathar. Dan ú-ortherithar 'waith Ordd.'
'Sin i phith en eryd i lastad tellim?'
'Mae, Edryn. Si henion i lam in eryd.'

Ar aphadol bennir dadbenn, tâd edain brestennin, dan ereb
Gwendolyn 'arel estel.


Meth.

 

Traduction libre:

 

Au dessus des sommets des Montagnes Brumeuses

 

C'était l'aube, mais le soleil n'était toujours pas apparu. Et il faisait froid entre les pics, froid comme en hiver. Seul le vent agitait la neige et faisait des figures toujours nouvelles. Les champs de glace brillaient d'un éclat blanc et silencieux. Les vallées apparaissaient comme des abîmes de ténèbres. Enfin on entendit quelque chose dans le silence; deux humains qui peinaient à escalader la montatagne, un homme et une jeune femme.

 

En s'arrêtant, la femme dit à l'homme: 'Stop, je dois rester, Edryn.'

'Bien Gwendolyn. Mais le plus haut sommet n'est pas très loin.'

'Regarde, les vallées des loups-garous au-dessous de l'ombre de la nuit. Et l'éclat argenté de la brume du matin. C'est beau.'

'Oui. Mais je peux voir la fumée et les feux de notre patrie. Les orcs incendient les maisons de notre peuple.'

'Les batailles troubleront toujours la paix du monde. Quand viendra la fin de ces batailles?'

'Si nous trouvons les choses que nous désirons sur ce sommet, la fin viendra. Grimpons-nous?'

'Nous sommes venus ici pour trouver le savoir des montagnes, mais je doute maintenant.'

'Garde espoir, Gwendolyn! Il le trouvera.' dit Edryn et recommença de marcher.

 

Alors qu'ils continuèrent, Gwendolyn se rappela de la terrible bataille du col neuf jours plus tôt. D'abord, des vagues vinrent des villages proches vers Ordd, son foyer, d'hommes blessés qui avaient survécu à la guerre des orcs qui s'approchaient. A la fin vinrent une quantité l'elfes pour porter secours aux hommes.

 

Gwendolyn se souvenait des visages immortels des elfes, brillants comme le soleil. Ils avaient parlé au plus ancien d'Ordd, ils parlaient de guerre d'un pouvoir d'ombre de l'Est, de magie noire et de batailles des elfes contre ce pouvoir. Et le peuple de Ordd avait saisi des matraques, des lances et des marteaux pour combattre l'ennemi qui s'approchait. Enfin l'armée des orcs vint de la plaine. Ayant vu les orcs, les hommes de Ordd attendaient, cachés.

 

Et Gwendolyn se souvenait de l'attente. Il avait plu. Dans la terreur elle avait attendu, dans ses mains une vieille épée, ne sachant pas comment combattre. Auriel, une jeune fille elfe vint et dit des mots d'espoir mais Gwendolyn ne l'entendit pas.

 

Enfin les orcs vinrent. Les flèches volèrent et elle entendit le vacarme et les cris des blessés. Soudain Auriel combattit, et Gwendolyn n'eut pas le temps de penser. Elle leva son épée et le monde apparut comme une mer de sang.

 

Gwendolyn ne se rappelait pas la bataille, mais elle se souvenait de Auriel tuée, sa belle immmortalité souillée dans une mare. Et beaucoup d'amis étaient morts. Ils avaient défendu Ordd maintenant, mais elle savait que davantage d'orcs viendraient.

 

Le jour suivant, tout le peuple de Ordd se rassembla dans la maison du plus ancien pour un conseil. Mais, ayant parlé de beaucoup de choses, ils ne trouvèrent pas de réponse. A la fin, Gwendolyn, Edryn et une petit nombre de personnes allèrent vers Morvyn, une femme sage qui vivait seule dans la forêt. De nuit, ils s'approchèrent de la petite maison avec un toit de paille.

 

'Vous êtes assez près' entendirent-ils de la maison. 'Seuls trois peuvent entrer.'

Et seulement Gwendolyn et deux femmes osèrent entrer. A l'intérieur de la maison, elles sentirent des herbes et de la fumée sacrée. 'Pourquoi êtes-vous venus?' demanda Morvyn. 'Nous sommes venus pour entendre ce que nous pourrions faire si les orcs revenaient.' répondit Gwendolyn. Morvyn attendait pensive. 'Les pouvoirs des montagnes devraient connaître la réponse.' dit-elle en soupirant. Elle alla chercher un récipient et regarda dans l'eau sombre. Gwendolyn attendait. Enfin Morvyn dit avec une voix changée:

 

'Il y a longtemps, les pouvoirs des montagnes ont protégé notre peuple. Mais aujourd'hui nous ne comprenons pas les montagnes, nous ne gravissons pas les sommets et nous n'entendons pas le langage des pierres. Nous devons forger le vieux lien à nouveau. Il est nécessaire d'aller sur le plus haut sommet.'

 

'Qui osera y aller?' demanda Rhianna. C'est la fin du printemps, les chemins sont horribles et si nous montons maintenant, peut-être que quelqu'un mourra.' - 'Mais vous devez y aller maintenant.' dit Morvyn.

'Et quand nous serons au sommet, que devons-nous faire?' demanda Rhianna. 'Je ne sais pas.' dit Morvyn. Personne ne le sait. Vous le trouverez là-bas.'

 

Un cri de Edryn mit fin aux rêves diurnes des choses passées de Gwendolyn. Du sommet, un tas de neige tombait. Rapidement, Gwendolyn attacha sa corde à sa jupe. Elle sentit la neige froide et un vent fort la poussa vers l'abîme. Soudain la corde fut cassée en deux. Par chance elle attrapa une pierre et supporta la neige tombante. En frissonnant elle vit devant le gouffre. 'Es-tu blessée?' demanda Edryn au-dessus d'elle. 'Pas blessée' répondit-elle. 'Mais je suis effrayée. Si tu n'avais pas appelé, je serais tombée. Comme Olwen est tombé.'

 

Gwendolyn se souvint de la chute de Olwen. C'était le milieu de la nuit. Elle avait crié un instant, puis elle disparut du bord de l'abîme. Seul la neige silencieuse tombait sans être troublée. Les deux continuèrent à grimper.

 

Ayant de la neige froide dans leurs doigts, ils arrivèrent enfin sur le plus haut sommet. Le soleil n'était pas encore levé, mais le jour approchait rapidement. Edryn regarda le sommet de glace et de neige. 'Ici il y en a un!' s'écria-t-il. 'Que devons-nous faire ici? Nous sommes venu jusqu'ici, Olwen est morte mais nous ne trouvons que de la neige! Où est la voix des pierres?'

 

Gwendolyn attendait, secouant ses bras. Elle désirait dormir pour toujours et le cri d'Edryn apparaissait vide de sens. Elle fit tomber la neige froide sous ses pieds. Le soleil embrassait le bord du monde et des pics lointains scintillaient dans la lumière du jour nouveau. Et soudain elle tomba dans une grande quiétude et une grande paix.

 

'Ne comprends-tu pas, Edryn?' dit-elle. 'Les montagnes sont éternelles, les orcs et les ennemis de l'Est ne les troublent pas. La lumière du soleil, la chute de la neige - les ténèbres ne peuvent pas les conquérir - elles durent.'

'Mais notre peuple ne durera pas, Gwendolyn. Notre peuple mourra quand les orcs viendront.'

'Il est nécessaire d'apprendre le savoir des montagnes à notre peuple.

Quand les orcs approcheront, nous devons aller dans les vallées cachées. Là les montagnes nous protégeront. Il est nécessaire que notre peuple soit comme les montagnes - la neige tombe en hiver, la neige fond en été, mais cela ne trouble pas les montagnes. Les orcs sont pour notre peuple ce que la neige est aux montagnes. Les orcs ne nous dérangeront pas si nous faisons ces choses.'

'Cela n'a pas de sens. Les orcs conquéreront Ordd et vont allumer un grand feu.'

'Oui. Mais ils ne conquéreront pas le peuple de Ordd'

'Est-ce les mots des montagnes que nous sommes venus entendre?'

'Oui, Edryn. Maintenant je comprends le langage des montagnes.'

 

Et puis ils descendirent, deux humains, changés, mais seule Gwendolyn avec de l'espoir.

 

Fin

 

 

page principale